WELL dans l’immobilier : une nouvelle tendance ?

22.08.19

« Un label comme avantage concurrentiel dans le monde de l’immobilier. »

Le secteur de l’immobilier évolue et s’adapte aux besoins changeants de la société. Néanmoins, les dernières normes énergétiques rigoureuses donnent à chaque nouveau projet de construction des allures de projet écologique et « vert ». Comment faire, dans ces conditions, pour se démarquer ? Une nouvelle tendance venue des États-Unis, la certification WELL, semble apporter une réponse à cette question. Laura, Project Manager chez HOOOX, nous en dit plus à ce sujet.

Bonjour Laura, pourriez-vous commencer par expliquer rapidement ce qu’est la certification WELL ? S’agit-il d’un label de durabilité ?

La certification WELL ne vient pas remplacer des labels tels que le BREEAM ou le Q-ZEN, mais joue plutôt un rôle complémentaire. Elle ne se concentre pas uniquement sur la durabilité du bâtiment, mais adopte une approche plus globale en s’attardant sur l’état de santé général, la productivité et le bien-être de l’utilisateur.

Tout ne tourne donc pas autour de la durabilité, mais est-ce tout de même un point d’attention pour octroyer une certification WELL ?

L’influence positive du bâtiment sur l’utilisateur est mesurée selon dix critères : l’air, l’eau, l’alimentation, la lumière, l’activité physique, le confort, le bien-être psychique, le bruit, les matériaux et la communauté. Chaque critère comporte un certain nombre de lignes directrices : la présence de lumière naturelle, l’utilisation de matériaux durables, mais aussi la promotion d’aliments sains et la sensibilisation à la santé mentale. Il s’agit d’une vision à long terme, qui doit être également soutenue par l’utilisateur.

Le BREEAM dispose de différents niveaux à atteindre, retrouve-t-on quelque chose de similaire avec la certification WELL ?

Oui, à ce sujet, c’est similaire. Pour recevoir une certification WELL, un bâtiment doit répondre à toutes sortes de conditions préalables. En outre, il peut recevoir des points supplémentaires pour chaque optimisation. Et c’est sur la base de ces points octroyés que le niveau de certification du bâtiment est décidé : Bronze, Argent, Or ou Platine.

Cette modernisation semble extrêmement intéressante ! La certification WELL rencontre-t-elle un grand succès ?

Le nombre de projets WELL augmente rapidement, même en Europe. En quelques années, plus de 100 projets ont été enregistrés en France, 57 aux Pays-Bas, 11 en Allemagne. Au Royaume-Uni, nous remarquons un véritable booming : jusqu’à 1.322 projets ont demandé la certification WELL. En comparaison, le marché belge n’a pas encore vraiment apprivoisé cette tendance : pour le moment, l’entreprise française Plastic Omnium est la seule à avoir confirmé la construction d’un bâtiment certifié WELL à Bruxelles.

Donc, pour le moment, on trouve principalement des exemples de bâtiments certifiés WELL à l’étranger ?

C’est exact. À Rotterdam, l’immeuble de bureaux Blaak 16 a atteint le niveau « Or ». Ils ont notamment utilisé des plafonds climatiques permettant de garantir une température confortable en continu. Mais le bâtiment parisien Ampère E+ a été encore plus loin : en collaboration avec l’entreprise belge BioOrg, ils ont expérimenté une nouvelle méthode de purification de l’air à l’aide de micro-organismes. Cela a valu au bâtiment le niveau « Platine ».

Le label se concentre-t-il uniquement sur des immeubles de bureaux ?

Non, des exemples de projets résidentiels existent, mais, pour le moment, ils se situent principalement aux États-Unis et en Chine. On en retrouve cependant quelques-uns en Europe, notamment en Espagne, en France et en Italie.

En Belgique, la certification WELL n’est donc pas encore très connue. À tort, selon vous ?

La certification WELL est réellement unique, principalement parce qu’elle tente d’appuyer le côté humain de l’immobilier. Elle offre également un espace de réflexion sur cette new way of working and living de l’immobilier et permet d’envisager des façons de la soutenir.

Doit-on, dans les plans de bureaux, prévoir une troisième toilette « neutre » ? Ne pourrait-on pas imaginer des chambres sans aucune onde radio pendant certaines heures, pour permettre un sommeil de meilleure qualité ? Ce ne sont que quelques exemples, mais je pense qu’en Belgique, nous devrions rapidement nous pencher sur ce type de questions et ne plus nous contenter de discussions sur les services intelligents ou l’efficacité énergétique.

La certification WELL offre visiblement une plus-value à l’utilisateur, mais donne-t-elle également un avantage direct au concepteur ?

C’est certain. Cette certification offre un avantage exceptionnel lors de la vente, précisément parce qu’elle est encore relativement récente en Belgique. Une bonne communication devient dès lors importante.

C’est-à-dire ?

L’acheteur d’aujourd’hui ne se laisse plus duper par des labels rapidement apposés sur des prospectus trop chargés : il est plus critique et va comparer. Combiner des expériences authentiques à une stratégie marketing devient aujourd’hui tout aussi important.

Une communication solide s’attache à comprendre les groupes cibles et s’adresse à eux avec les outils adaptés, selon une approche personnalisée. Pourquoi ne pas, pour une fois, offrir un jus de fruits frais plutôt qu’un prospectus ? Ou prévoir, sur le site Internet, une fenêtre pop-up rappelant de faire suffisamment d’exercice ? Ou encore, aménager un grand mur végétal sur l’enceinte du bâtiment ?

Mais comment communiquer ce type d’informations ? Vous avez déjà votre petite idée, j’imagine ?

(rires) En effet. Nous avons déjà élaboré une stratégie de communication pour un nouveau bâtiment WELL au Luxembourg et en Roumanie. Vous découvrirez bientôt sur notre site Internet comment nous nous y sommes pris.

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